C compliké. La plupart du temps on les genre dans les pronoms du genre qu'iels présentent en drag, et dans leurs pronoms de préférence lorsqu'iels sont hors drag. En cas de doute, il faut demander !
Bon ça fait une ou deux fois que j'évoque Rupaul's Drag Race, qui est un peu un incontournable du drag. C'est comme ça que j'ai découvert cet art, et c'est aussi le cas de beaucoup de monde. L'émission a été lancée en 2009, elle est présentée par RuPaul, une drag queen américaine. Il y a 13 saisons, sans compter les saisons All Star et les différentes déclinaisons à l'international. Elle a grandement transformé le monde du drag, en le faisant passer d'un art underground accueillant principalement un public LGBTQ+, à un grand divertissement suivi par plus d'un million de téléspectateurs par semaine lors de la saison 12. L'émission a boosté la carrière des participantes, qui sont pour certaines devenues des superstars. Elle a permis à de nombreuses jeunes (et moins jeunes) personnes LGBTQ+ de se sentir représentées à l'écran, de découvrir des modèles positifs. L'émission aborde aussi, lors de séquences émotions, des sujets assez lourds et peu mis en avant à la télé : le VIH, la dépression, le harcèlement, l'alcoolisme, le racisme... En France, la série a été diffusée à partir de 2016 sur Netflix. La drag queen Minima Jesté explique dans une interview pour France TV Slash que suite à cela, le drag en France est lui aussi sorti de l'underground : plus de public, avec plus de personnes cishétéros, plus de booking, plus de personnes se lançant dans le drag... Je vous en ai déjà parlé : j'adore RuPaul's Drag Race. Il y a quand même quelques petits détails qui me chiffonnent, surtout quand je regarde des saisons un peu anciennes. D'abord, RuPaul a eu un certain nombre de propos transphobes, notamment dans une interview avec The Guardian où il a déclaré que le drag fait par des personnes "biologiquement femmes" (femmes cis et trans post transition) n'avait pas le même côté transgressif. De tels propos, venant de quelqu'un qui, pour beaucoup, représente le visage du drag, restreignent la vision qu'a le grand public de la communauté drag en en excluant des participant.e.s qui ont toujours été là . Déjà que l'émission passe totalement sous silence les drag kings ! Globalement, avant la saison 7-8, ce qui était valorisé, c'était de faire du drag très féminin, ressembler à "une vraie femme". Certaines participantes ont reçu des commentaires négatifs après avoir présenté des personnages plus androgynes, s'être mis en king ou tout simplement pour avoir porté un pantalon pendant un défilé ! Heureusement, depuis les juges ont évolué, et le genderfuck (androgynisme) est beaucoup plus présent dans les défilés, pour mon plus grand bonheur. L'émission accorde aussi plus de temps d'expression aux participantes non binaires, qui ont toujours été là mais qui étaient invisibilisées jusqu'à la saison 12. En saison 8, Peppermint a été la première femme trans a participer ouvertement, et dans la saison 13, Gottmik a été le premier homme trans. Donc on est plutôt sur la bonne voie ! Drag Race a toujours fait participer un grand nombre de personnes noires, latino-américaines, et asiatiques. Dans un pays profondément marqué par le racisme, il est vital que ces personnes aient une plateforme d'expression, et écouter ces participantes raconter leurs histoires contribue à sensibiliser le grand public aux problèmes de racisme. Merci RuPaul pour ce show incroyable, cette plongée inédite dans les milieux artistiques LGBTQ+, continue de t'améliorer et PITIE arrête de porter des chapeaux trop grands pour toi (les vrai.e.s savent).
Je pense que dans le drag et globalement partout où le regard queer laisse sa marque, on trouve une beauté unique, rare et précieuse. J'adore les maquillages sur les visages qui ne "devraient pas" en porter. J'adore les corsets, les jupes, les robes, les bijoux, les perruques. J'adore la haute couture. Il n'y a rien de plus beau qu'un mélange absolu, chaotique, et sincère de ces codes qu'on veut absolument séparer. L'art queer, c'est une fenêtre de fraîcheur dans un monde étouffant. C'est la voie vers un monde plus beau, plus libre, plus créatif. |